dimanche 14 février 2010

Boutiques arméniennes du vieux Marseille


RENCONTRE

C'était en mars 2009.
Je l'avais aperçu, le regard perdu vers des horizons meilleurs, sur le pas de sa boutique, dans une ruelle du quartier, non loin de la gare Saint-Charles.



L
e vieux chapelier s'ennuyait-il ?
Attirée par son bric à brac amoncelé de couvre-chef multi-styles et pluri-époques, j'avais fait une halte pour attacher le bout avec lui.Il s'offusquait de la désaffection pour le galurin et autres foulards au profit des "têtes nues". "Il n'y a plus que deux magasins comme le mien dans tout Marseille, rendez-vous compte !" m'avait-il dit.
Séduite que j'étais, je m'étais offert pour 8 à 10 euros une jolie casquette boule en tissu de laine à chevrons black and white.

Et TF1 - qui veille au grain - était passé par là un an auparavant pour un reportage dont Monsieur Hanlian n'était pas peu fier.
N'empêche.
Passant au moins une fois par semaine dans la ruelle, j'ai constaté dès l'automne que le rideau de métal gris restait baissé. Il l'est encore en ce début 2010.
De ces fabuleuses couleurs et de cet amoncellement
bon enfant, le passant sera-t-il désormais privé ?
Où êtes-vous donc passé Monsieur Hanlian ?
Au ciel où vous êtes sans doute, où vous êtes peut-être, porte-t-on des casquettes de voyou, des panamas ? Des bibis à voilettes dorées, des bérets basques en pure laine ou des bobs multiculturels pour vadrouiller sur les plages ?

Et que reste-t-il de vos trésors derrière ce si triste rideau de fer désormais clôt de la rue Isoard ?

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