samedi 19 juin 2010

Petit précis de masochisme gastronomique/Le fricot de seiches à l’encre (réservé aux vrais initiés et authentiques jouisseurs)



Sortie vivante d’une fort pénible épreuve (trois heures sur un fauteuil dentaire) je me suis dit que ce n’était pas encore assez pour tourmenter ma journée. C’est alors que je fis un détour par chez mon génial poissonnier.



Mal m’en prit car… j’achetasse des seiches entières !


Et alors là... les seiches… Bonjour ! Les nettoyer, les découper, en ôter peau, viscères et tout… c’est une vraie mer à boire !
Compter plus d’une heure d’ardeur meurtrière, de rage et de découragements en cascade. Et en plus ça sent un peu fort. Enfin, surtout, ne faites pas comme moi : ne laissez pas dépasser du tablier les manches du joli chemisier en lin blanc acheté la veille... Fussiez-vous mort depuis un siècle, votre bel habit n’aurait toujours pas rendu l’encre…
Sachez encore que la couleur de vos ongles, plusieurs jours durant vous feront passer pour un(e) négligé(e) au pire, un fidèle de la mode gothique au mieux : inutile de songer à mettre des gants, vous n'arriveriez à rien.(*)

Ultime recommandation : une grande prudence dans le maniement des divers objets tranchants et pointus requis pour mener à bien l’opération : il s’agit bien de seiches à l’encre, pas au boudin.

Mais la récompense est à la hauteur du sacrifice et au bout du chemin de croix.



Voici-voilà : découper tout ce que vous avez récupéré au sortir du massacre en petits carrés. Laissez les tremper 10 mn dans une eau citronnée ou vinaigrée, puis essorez les bien-bien-bien au Sopalin (comptez un bon rouleau !).
Jetez-les enfin dans un fond d’huile d’olive chauffée dans une sauteuse, salez et poivrez et ajoutez immédiatement le mélange suivant :
Un super « mixt » ou hachis d’oignon blanc, d’ail, de persil (beaucoup) arrosé d’un jus de citron, préparé juste avant ou en même temps à quatre mains (une cinquième n'est pas de refus).
Entre 6 et 10 mn plus tard, flambez au cognac. Ajoutez alors les glandes d’encre de seiche que vous aurez préalablement pilées dans un ramequin avec une cuillerée à café ou deux d’eau tiède.

Tzig tzig tzig magi maja… 10 mn plus tard ajoutez vin blanc sec (un verre), pulpe de tomates fraîches (sans peau ni pépins), ou en boite, un poil d’écorce d’orange (séchée ou fraîche), un poil de piment en poudre et le plus de vrai safran possible… Vérifiez l’assaisonnement, ajoutez un peu d'huile d'olive, quelques petits morceaux de beurre en dés, et laissez mijoter doucement 20 à 25 mn.
Après quoi, vous serez si ratatiné que vous n’aurez plus envie de rien, pas même de vous mettre à table ! Laissez donc les copains se régaler de cette chose noire (constellée en surface des jolies perles d’or que forment l’huile, le safran et la tomate) et vous, couchez vous de bonne heure. S’il en reste, vous y reviendrez demain ! Mais rien n’est moins sûr… 

Ce plat, infiniment coûteux en énergie nerveuse et frustrations diverses (certains débutants, sous le choc, se sont retrouvés au urgences psychiatriques au beau milieu de l'épreuve ou tout juste après) ne se prépare donc qu'une fois l'an grand maximum. 
Il lui sied d'être accompagné de riz blanc du meilleur choix ou de pommes vapeurs, voire de pâtes au beurre.


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(*) On m'informe que congeler les bestioles une nuit avant ou les ébouillanter facilite ces opérations. À essayer l'an prochain.

samedi 12 juin 2010


Quel est donc ce serpent
Qui siffle dans ma cage
Soulevant au passage
Des remugles d'égout
De sauvages fragrances
D'archaïques relents

mardi 1 juin 2010

l'escargot est joli, gracieux et bon à manger


Une balade sous la pluie ou (mieux) après la pluie vous fera plaisir. Si vous avez eu à cœur de cueillir l'escargot, vous l'enfermerez à jeuner de 4 à 5 jours pas davantage.
Après quoi vous les ferez baver dans du vinaigre et du gros sel 5 ou 6 fois en rinçant bien entre chaque douleur. Je sais c'est barbare...
Après, court bouillon : oignons, ail, thym, fenouil, laurier, copeaux de carottes et un brin de zeste d'orange. En n'oubliant pas un demi citron et un poil de vinaigre de cidre. Surtout pas trop cuits : 1/2 heure d'ébulition et pas plus !
À déguster soit avec un aïoli, soit en sauce piquante, soit (classicos) après les avoir farcis d'une persillade beurrée maison (ail, échalotte, persil, citron, sel, poivre beurre).

Un vieux pastel maléfique/bénéfique


Ici, on aime bien le pastel. Autant que les sorcières amicales...
En voici une.