mercredi 3 février 2010

Le pôle Sud perd le nord et... versi versa/ITV

B. B, grand reporter au Financial Times,
me questionne sur mes aventures
dans le paradis des villes
et de l'oisiveté.


Elle :

- Et elle t'a dit quoi la maison du chômage ?
Moi :
- Elle m'a aidée à "finaliser" mon "actualisation", tels sont désormais les mots en vigueur. Croisons les doigts qu'on ne me coupe pas les vivres avant que j'aie commencé ma carrière de chômeuse et touché le moindre centime des ex assedics.
Sur les trois ordis en libre-service dans ce beau hall, un seul fonctionnait et nul ne savait comment remettre les autres à flot.
J’ai dit mais moi je sais le faire !
On m’a répondu Oh la la ! Sous entendu de quoi je me mêle…
Le seul vaillant était squatté pour plusieurs heures par un gros nègre qui recherchait des emplois, le con. Il le faisait avec un acharnement tout thérapeutique.
Deux nénettes gentilles m'ont bien aidée à venir à bout de mes papiers et à boucler mon dossier, allant jusqu'à me faire toutes les photocopies.
Je crois que je vais postuler à Pôle Emploi...
Le truc qui marche pas sur leur site de merde, ils devaient me le montrer sur écran ! Au bout d'une heure j'ai dit merci et suis partie. Le gros tas noir était toujours rivé à son écran.

Les deux jeunes hôtesses qui m'ont accueillie m'ont tout fait : aidée à remplir mes papiers, pointé du doigt là où il fallait que je signe et là où il fallait que je date.
Elles sont restées debout, refusant mon offre de s’asseoir avec moi à la jolie table « design ».
J’en ai été gênée et, pour briser cette gêne, je leur et dit : bon, et maintenant pour moi ce sera une langouste grillée aux morilles ! Sans blague, je leur ai vraiment sorti ça.
Je crois que ça les a fait rire mais elles ne se sont pas assises pour autant.
Elles m'ont même fait toutes mes photocopies (une cinquantaine) car elles ont bien vu que je ne savais pas me servir d'un photocopieur, avec mes deux paires de lunettes l'une sur l'autre. Je vous le dis tout net : il vaut bien mieux faire pitié qu'envie ! La vie en devient soudain beaucoup plus simple et souriante.
À propos de sourire, je les ai chaudement remerciées en m'en allant, en rajoutant même dans l'obséquiosité car ce sont des gens qui se font pourrir toute la journée par le chômeur aigri, les pauvres, et qui, ensuite, risquent de se suicider par déception de l’espèce humaine.
Bref j’ai voulu compenser.
Ma franginette qui sait de quoi elle jacte vient justement de m'écrire ce mail laconique :
"cinq tentatives de suicide au Pôle Emploi en trois semaines."

Faut que j'aille à Marseille voir B.J qui m’attend.
J'ai sommeil car, ne prenant plus de narcotiques, je dors très mal tout en me levant tôt désormais : c'est cela « l'actualisation ».
Donc je file droit et... vive la vacance !

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