vendredi 30 octobre 2009

Finalement...

Je cite, ici, le journal du jour - 30/10/2009

Toulouse : le dialogue social à coups de fusil

DERNIÈRE MINUTE. Un employé d'une société toulousaine a abattu son patron et le fils de celui-ci à l'aide d'un fusil de chasse ce vendredi matin 30 octobre, informe l'Agence France Presse citant une source judiciaire.

Ce double homicide s'est produit vers 7h00 dans la zone d'activités de Fondeyre, en périphérie nord de la ville. Le quartier a été bouclé par les forces de l'ordre et un représentant du parquet s'est rendu sur place.

Selon les premiers éléments de l'enquête, un différend entre l'employé et son patron serait à l'origine du drame. D'après AFP.

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Cette nouvelle ne fait que corroborer un constat que j'ai fait depuis pas mal de temps :
Le concept de "lutte des classes" - enfoui aux oubliettes par la gauche et les syndicats, planqué par la droite et les "puissants" à leur profit - et par les media car ça les dispense de réfléchir et les arrange tous bien - n'a pas pour autant perdu de sa venimosité, de sa stricte utilité.
Plus qu'un simple concept, qu'on est parvenu à transformer en "gros mot", la lutte des classes est plus virulente que jamais sur les terrains socioéconomique et géopolitique. Et c'est, pour l'instant, une classe qui l'emporte contre toutes les autres, nous le savons. En tous cas nous devrions le percevoir et le comprendre !
MAIS, dès lors, que l'on a gommé ce "ciment de l'histoire" qui permet à tous de comprendre le réel présent du social (d'ailleurs le fait que le journal titre "Le dialogue social à coup de fusil" est révélateur) il n'y a rien d'étonnant à ce que que les affaires tournent à cela : des conduites isolées et désespérées, où suicide et homicide se rejoignent dans le registre "Drame de la vie courante"... plutôt que d'être éclairées et réinscrites dans un contexte et des perspectives économiques, politiques, sociales, historiques et, en l'occurrence, sémiologiques.
Jadis on tentait, non sans succès, de diviser les catégories de travailleurs, (entre autre par le biais de la "distinction"), aujourd'hui (c'est le progrès !) on est parvenu à atomiser les individus : la notion même de "société" ou de "groupe social" disparaît au profit de la horde ou se réduit à un clan familial coupé du reste du monde...
Si l'on est d'accord pour refuser de remplir les cimetières de suicidés du travail, et les prisons d'auteurs d'homicides sur leurs "supérieurs" ou "patrons", il est grand temps de réhabiliter la notion de "Lutte des classes" !
Car, contrairement aux idées reçues, elle n'est pas d'abord une méthode de guerre barbare, mais, avant tout, un concept pour comprendre le monde !
Se positionner et agir seulement ensuite, et seulement si on le veut.


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