samedi 27 février 2010

Ah la vitrine de ma pharmacienne !!!

J'adore son culot.
Sa vitrine en black and withe (et en gris souris) me sourit (d'un sourire vertical !) et me plaît.
Et que dire des ailes d'ange en haut à droite ? !
C'est de l'humour pharmacien au sens strict.
Comme en eut pu faire jadis, l'inoubliable et regretté poète André Frédérique, lui aussi pharmacien de son état.

Tout ça pour vendre des bas de contention...
C'est franchement ébouriffant !

dimanche 21 février 2010

Dans mon petit jardin


Dans mon petit jardin de derrière,
Mama Dji Bongo, ma grand-mère sorcère,
veille sur moi
.

samedi 20 février 2010

Vive le "Halal" : it's realy delicious !

Si vous vous querellez sur les viandes ceci ou cela,
mangez donc des huîtres !

Ça vous épargnera des galères sectaires et racistes d'un autre âge.

Mon fournisseur est génial.
Mais le dieu Poséidon règne en maître là-dessus, tenez-vous le pour dit...
Les mois en "R" touchent à leur fin et, si vous atermoyez, l'huître filera à l'anglaise, exactement comme une anguille sous roche.
Vous voilà avertis !
Moi, présentement, j'ai faim,
je file aussi me taper la cloche
au Quai des Pirates !

mercredi 17 février 2010

Oué ! Il est vivant ! Le TITINE du couvre-chef

Vive le flou ! Celui du temps,
celui des images qui consentent à s'abandonner.

Monsieur Hanlian était bel et bien vif !


Je suis passée hier dans sa rue et je l'ai constaté de visu, "de capéou" !

Je suis ravie de le savoir en vie ce vieux monsieur inconnu.

Il m'a dit qu'il avait été malade cet hiver et que c'était pour ça que son rideau était resté baissé...

Il lui manquait plein de dents et sa mémoire m'a semblée chancelante.
Ce que ne l'a pas empêché de me montrer son tableau de chasse dans un coin de la petite boutique pleine de chapeaux de luxe : des photos épinglées à la va comme j'te pousse, le représentant avec Miss France, avec son si joli chien, et lui-même, plus jeune, coiffé haut le chef d'un somptueux panama.

C'est alors que j'ai eu peur de le perdre de nouveau, ce vieux Monsieur Hanlian, ce commerçant en chapellerie que nous ne nous connaissions même pas.
Du coup, j'ai flambé. J'ai acheté un chapeau rouge en velour doux, une très jolie casquette en vrai paille et... un parapluie que je ne parviens plus à fermer dès lors que je l'ai ouvert !
Monsieur H, je reviendrai vous demander de m'aider à replier mon parapluie, sinon à quoi peut-il bien me servir, hein, ce parapluie dans un pays de disette aquatique comme ici ?
Figurez-vous une dame qui ne peut pas entrer dans un immeuble sous prétexte que son parapluie, excédant la dimension de la porte, refuse de se plier. Quel affront !
Il n'y a qu'avec vous que je n'aurai pas honte et que ça prendra des plombes, car vous êtes vieux et donc lent et très malhabile. Et que c'est pour ça que...
Mais vous me plaisez tant, vous et vote caserne d'Ali chapeau !!!
Vous êtes le "Titine" du chapeau-roi, monsieur Hanlian.

Je reviendrai.

dimanche 14 février 2010

Portes et fenêtres/1

J'ai planté des oignons.
Ils m'ont souri hier.

Boutiques arméniennes du vieux Marseille


RENCONTRE

C'était en mars 2009.
Je l'avais aperçu, le regard perdu vers des horizons meilleurs, sur le pas de sa boutique, dans une ruelle du quartier, non loin de la gare Saint-Charles.



L
e vieux chapelier s'ennuyait-il ?
Attirée par son bric à brac amoncelé de couvre-chef multi-styles et pluri-époques, j'avais fait une halte pour attacher le bout avec lui.Il s'offusquait de la désaffection pour le galurin et autres foulards au profit des "têtes nues". "Il n'y a plus que deux magasins comme le mien dans tout Marseille, rendez-vous compte !" m'avait-il dit.
Séduite que j'étais, je m'étais offert pour 8 à 10 euros une jolie casquette boule en tissu de laine à chevrons black and white.

Et TF1 - qui veille au grain - était passé par là un an auparavant pour un reportage dont Monsieur Hanlian n'était pas peu fier.
N'empêche.
Passant au moins une fois par semaine dans la ruelle, j'ai constaté dès l'automne que le rideau de métal gris restait baissé. Il l'est encore en ce début 2010.
De ces fabuleuses couleurs et de cet amoncellement
bon enfant, le passant sera-t-il désormais privé ?
Où êtes-vous donc passé Monsieur Hanlian ?
Au ciel où vous êtes sans doute, où vous êtes peut-être, porte-t-on des casquettes de voyou, des panamas ? Des bibis à voilettes dorées, des bérets basques en pure laine ou des bobs multiculturels pour vadrouiller sur les plages ?

Et que reste-t-il de vos trésors derrière ce si triste rideau de fer désormais clôt de la rue Isoard ?

samedi 13 février 2010

Trivial rodéo

Un jour le rat sortant de l’eau
Se mit en quête de pitance.
Un chacal arriva qui cherchait lui aussi.

- Dis donc toi là ! dit cet animal qui puait.
L’affaire était entendue,
Le rat l’avait bien vu (venir) :
Ce moche lui cherchait anicroche...

Bien replié en ses neurones,
Le rongeur eut tôt fait de ruser.
- Coucouroucoucou ! Que dis-tu là ? Je n’y suis pas !
Eh oui ! T’as la berlue...
T'as la berlue ! Trou du cul !
Tu me rêves !
Tu me rêves, tu me cherches... tu vas me trouver.

À ces mots entendus
Celui qui emboucanait perdit sa contenance.
Ravalant soudain son aigreur
Pliant bien vite sa hardiesse
Il resta médusé.
Il n’avait plus aucune chance.
Quoi ! Il resta coi.

Écarquillant ses yeux méchants
Il n’eut que cette pauvre réplique
- Mais quel venin là donc me pique ?

Déjà son cœur était troublé
Le rongeur malicieux avait tout calculé :

Juché sur un rocher
Il avait pris la pose.
Et dans sa fixité
Il se tenait pour chose.

L’autre le contemplait. Déjà.
Tour de malin, tour de vilain.

- Ô Maître, que tu es beau ! se plaignit le minable
Et que l'odorat d’autrui me vaut déconvenue !
Tu es bien plus petit
Mais le ciel me le dit
Je le vois là-devant

Tu me toises, tu me toises et me tutoies.
Au métacarpe à peine je t’arrive.
Dis moi ton bien que tu désires
Je me mettrai en quatre
En huit, en dix, en douze
Plutôt que de partir sans point le satisfaire.

C’en était fait du charognard
Tourné tel une crêpe
Toutes griffes dedans, toutes canines oubliées
(Les incisives avaient gagné)
Il avait bien capitulé.

Le rongeur ne dit mot

En Adonis hautain, il resta statufié :
Mutique, façon arctique.
L'autre, d'autant plus stupéfié, réitéra son offre
- "Dis moi ton bien que tu désires..."

Passa un long moment
fait autant de silence que d'immobilité.

Au terme d'une station qui commençait à lui peser
Le rat vit ce chacal de merde
S'en allant la queue basse
Il avait gagné la partie : Ah ! Ah ! Ah !

samedi 6 février 2010

Vive la paresse bon Dieu !

La paresse est mère de toutes les vertussitudes !
Il y a trois ou quatre ans, partie en vacances vers les verts pâturages et superbes forêts Vosgiennes, j'ai échoué dans la si jolie ville d'Épinal.

Le musée des images est superbe et en tous points passionnant.
Il m'a d'autant plu que j'y ai aperçu, parmi des centaines, ces deux images qui m'ont fait de l'œil.
Achetées en cartes postales et toujours conservées depuis.

Mam' Arène, mon cher petit taureau, ma belle taurelle de la bicyclette toi qui m'appris les armes et cycles de La Fontaine. Merci pour tout ça !

Marraine, Mam Arène
Si belle Reine
De Carmen la copine
Jolie Joconde
Où sont donc passés tes fusains
Tes buis et tes rosiers ?
Tes Impatients bégonias ?
Toi, grande Reine,
Qui courus toujours tranquillou et altière
Chevauchant ta toute petite reine de bicyclette ?







Elle est violette ma bicyclette, je l'aime
/Rafael Alberti

Il y aurait beaucoup à lire

Chic, un vieux papier retrouvé !
De l'époque où j'affabulais journalistiquette-ment.
Ici sur un type que j'aime et dont j'aime les livres.
Toujours, depuis le premier.
Et sans réserve encore.



Invité

Le cadeau du libraire
En écho à la programmation théâtrale, la librairie XXL invite ce mois-ci un grand et bel italien.

















Romans et récits autobiographiques, chroniques ou commentaires libres de la Bible - qu'il pratique en lecteur ardent et néanmoins athée... En dix livres, dont chacun est une véritable grâce, l'Italien De Luca s'est affirmé comme un magnifique écrivain. "Une fois un jour", qui inspire le spectacle présenté aux (scène nationale), est avant tout le récit d'une enfance, des joies et des regrets comme seule la vie sait en tricoter. Celui, aussi, de fragments marquants d'une vie adulte, passés au crible de la mémoire, celle d'une existence qui a fait son chemin : « L'enfance aurait bien pu durer éternellement, je ne m'en serais jamais lassé. »
Et : « Nous avons tous une grille dans un coin de notre mémoire, nous sommes tous restés au seuil d'un jardin.» (1)
.
Comme dans tous ses autres livres – de "Acide Arc-en-ciel", paru en France en 1994, jusqu'à "Trois chevaux", en 2001 - il s'agit ici, d'une écriture taillée comme dans la poudre des pierres, qui tire sa force de sa simplicité même, fruit d'un élagage sans pitié. Mais aussi d'un regard rare, qui s'attache au sensible, à l'intelligence et au mystère des choses et des rencontres, et qu'une pensée exigeante anime, une pensée à fleur de peau, à fleur de nerfs. Pour la petite histoire - mais aussi pour la grande, en somme - De Luca, cinquante ans, prit une part active et risquée aux actions extrêmes de l'ultra gauche italienne dans les années soixante-dix. Il fut, jusqu'à il y a très peu - par choix et obstinément - maçon de profession, accessoirement travailleur immigré, notamment en France, sur des chantiers à la revanche pénible... Cela, sans jamais cesser d'être - il convient d'insister - un authentique écrivain avant tout. Et lorsqu'il vient aujourd'hui à la rencontre de ses lecteurs, et que l'un d'eux entreprend de l'interroger sur ses "opinions politiques", Erri de Luca répond, d'une voix égale, aussi douce que tranquille et qu'exhausse la saveur d'un accent : «Je n'ai pas d'opinion, je n'ai que des sentiments politiques. Et ça, ça ne change pas, ça reste là : c'est comme les pierres des maisons qui, chez nous, abritent des fantômes».(2)
Il faut absolument venir écouter cet homme, le regarder. Et puis, bien sûr, le lire. Même sans modération, on n'y prendra pas un gramme de mauvaise chair.
Erri de Luca est très grand, très mince, très simple et très avenant. Et aussi... très "juste". C’est-à-dire au ras des flots et au sommet de la terre – il pratique l’alpinisme avec autant de muscle que d’esprit. Dans les réceptions/débats, il parle peu, attend son tour, mais c'est pour dire des choses essentielles. Le contraire des afféteries narcissiques et si "tendance" qui ont cours de nos jours dans le bisness éditorial et sur les plateaux des télévisions, même s'il s'y trouve pris. Du coup, il tranche, mais sans détonner : c'est très fort. Bref, qu'il s'agisse de l'homme, qu'il s'agisse des textes, il y a, disons, de l'âme et du corps. Une rébellion que l’on sent extrême, à vif, et cependant sans cesse contenue, comme « par politesse ».
En fait, de la vraie liberté, comme on en aimerait davantage, ou un peu plus souvent.

L'affabulette / Novembre 2001
(1)Une fois un jour - Éditions Rivages -1994 - Théâtre *** les 24 et 25 janvier.
(2) Marseille/septembre 2000.

jeudi 4 février 2010

Je me souviens/Mon cher Michaux


Poussant la porte en toi, je suis entré
Agir je viens
Je suis là
Je te soutiens
Tu n’es plus à l’abandon
Tu n’es plus en difficulté
Ficelles déliées, tes difficultés tombent
Le cauchemar d’où tu revins hagard(e) n’est plus
Je t’épaule
Tu poses avec moi
Le pied sur le premier degré de l’escalier sans fin
Qui te porte
Qui te monte
Qui t’accomplit

Je t’apaise
Je fais des nappes de paix en toi
Je fais du bien à l’enfant de ton rêve
Afflux
Afflux en palmes sur le cercle des images de l’apeuré
Afflux sur les neiges de sa pâleur
Afflux sur son âtre... et le feu s’y ranime

AGIR, JE VIENS
Tes pensées d’élan sont soutenues
Tes pensées d’échec sont affaiblies
J’ai ma force dans ton corps, insinuée
...et ton visage, perdant ses rides est rafraîchi
La maladie ne trouve plus
Son trajet en toi
La fièvre t’abandonne

La pais des voûtes
La paix des prairies refleurissantes
La paix rentre en toi


Au nom du nombre le plus élevé, je t’aide

Comme une fumerolle
S’envole tout le pesant de dessus tes épaules accablées

Les têtes méchantes d’autour de toi
Observatrices vipérines des misères des faibles
Ne te voient plus
Ne sont plus

Équipage de renfort
En mystère et en ligne profonde
Comme un sillage sous-marin
Comme un chant grave
Je viens

Ce chant te prend
Ce chant te soulève
Ce chant est animé de beaucoup de ruisseaux
Ce chant est nourri par un Niagara calmé
Ce chant est tout entier pour toi

Plus de tenailles
Plus d’ombres noires
Plus de craintes
Il n’y en a plus trace
Il n’y a plus à en avoir
Où était peine, est ouate
Où était éparpillement, est soudure
Où était infection, est sang nouveau
Où étaient les verrous est l’océan ouvert
L’océan porteur et la plénitude de toi
Intact(e), comme un œuf d’ivoire

J’ai lavé le visage de ton avenir.

Henri Michaux/ Face aux verrous.

mercredi 3 février 2010

Le pôle Sud perd le nord et... versi versa/ITV

B. B, grand reporter au Financial Times,
me questionne sur mes aventures
dans le paradis des villes
et de l'oisiveté.


Elle :

- Et elle t'a dit quoi la maison du chômage ?
Moi :
- Elle m'a aidée à "finaliser" mon "actualisation", tels sont désormais les mots en vigueur. Croisons les doigts qu'on ne me coupe pas les vivres avant que j'aie commencé ma carrière de chômeuse et touché le moindre centime des ex assedics.
Sur les trois ordis en libre-service dans ce beau hall, un seul fonctionnait et nul ne savait comment remettre les autres à flot.
J’ai dit mais moi je sais le faire !
On m’a répondu Oh la la ! Sous entendu de quoi je me mêle…
Le seul vaillant était squatté pour plusieurs heures par un gros nègre qui recherchait des emplois, le con. Il le faisait avec un acharnement tout thérapeutique.
Deux nénettes gentilles m'ont bien aidée à venir à bout de mes papiers et à boucler mon dossier, allant jusqu'à me faire toutes les photocopies.
Je crois que je vais postuler à Pôle Emploi...
Le truc qui marche pas sur leur site de merde, ils devaient me le montrer sur écran ! Au bout d'une heure j'ai dit merci et suis partie. Le gros tas noir était toujours rivé à son écran.

Les deux jeunes hôtesses qui m'ont accueillie m'ont tout fait : aidée à remplir mes papiers, pointé du doigt là où il fallait que je signe et là où il fallait que je date.
Elles sont restées debout, refusant mon offre de s’asseoir avec moi à la jolie table « design ».
J’en ai été gênée et, pour briser cette gêne, je leur et dit : bon, et maintenant pour moi ce sera une langouste grillée aux morilles ! Sans blague, je leur ai vraiment sorti ça.
Je crois que ça les a fait rire mais elles ne se sont pas assises pour autant.
Elles m'ont même fait toutes mes photocopies (une cinquantaine) car elles ont bien vu que je ne savais pas me servir d'un photocopieur, avec mes deux paires de lunettes l'une sur l'autre. Je vous le dis tout net : il vaut bien mieux faire pitié qu'envie ! La vie en devient soudain beaucoup plus simple et souriante.
À propos de sourire, je les ai chaudement remerciées en m'en allant, en rajoutant même dans l'obséquiosité car ce sont des gens qui se font pourrir toute la journée par le chômeur aigri, les pauvres, et qui, ensuite, risquent de se suicider par déception de l’espèce humaine.
Bref j’ai voulu compenser.
Ma franginette qui sait de quoi elle jacte vient justement de m'écrire ce mail laconique :
"cinq tentatives de suicide au Pôle Emploi en trois semaines."

Faut que j'aille à Marseille voir B.J qui m’attend.
J'ai sommeil car, ne prenant plus de narcotiques, je dors très mal tout en me levant tôt désormais : c'est cela « l'actualisation ».
Donc je file droit et... vive la vacance !